vendredi 31 décembre 2010

Morgane la Sirène 1927


Un film de Léonce Perret avec Claire de Lorez, Ivan Petrovich, Rachel Devirys et Alice Tissot

Georges de Kerduel (I. Petrovich), jeune officier de marine est amoureux de sa cousine Annette (Mlle Josyane). Las, il est pauvre et son père souhaite qu'elle épouse un riche parti. Mais suite à la ruine de son père suivie de sa mort, elle part vivre avec sa mère (R. Devirys) dans un petit manoir en Bretagne. Le mariage est annulé. Georges lui propose de l'épouser; mais, elle disparaît en mer la veille de leur mariage...

Avec ce film, Perret adapte un roman à la mode de Charles Le Goffic situé en Bretagne qui mêle le roman-feuilleton et la légende. Le film devait être à l'origine en épisodes, mais il est finalement sorti en long métrage de 95 min. On ressent par moment un resserrement de l'intrigue dû certainement au montage serré imposé par le format. Perret a importé des Etats-Unis, l'exotique Claire de Lorez pour incarner Morgane la sirène. Vêtue d'un maillot de bain recouvert de nacre, elle se jette dans les flots avec sa longue chevelure blonde. Il n'est pas étonnant ques les pêcheurs du coin la confonde avec la mythique Morgane qui entraîne les hommes par le fond lors des tempêtes. Le film a été tourné près de Trégastel sur la Côte de granit rose. On plonge dans l'atmosphère du petit village breton. Il y a un total changement lorsqu'on arrive dans le palais de la mystérieuse Morgane. Le décor est flamboyant et ouvragé et ne déparerait pas un DeMille des années 10. Claire de Lorez est vêtue de robes extravagantes couvertes de fourures et de sequins. Le serbe Ivan Petrovich est le héros de cette histoire. Il est apparu dans plusieurs films contemporains de Rex Ingram et ce n'est pas étonnant: le film de Perret a été tourné en partie aux studios d'Ingram à Nice. Comme tous les films de Perret que j'ai pu voir, il réussit toujours à créer une atmosphère grâce à une cinématographie remarquable. On passe de l'atmosphère d'une vieille maison bretonne au palace délirant de Morgane. Si du point de vue narratif le film n'est pas impeccable, il apporte suffisament de bonheur visuel pour qu'on oublie ses petits défauts. Un moment de bonheur.

Aucun commentaire: